Effets d’un long vol sur le corps humain

L’altitude de croisière d’un avion commercial implique une pression équivalente à celle ressentie à 2 400 mètres d’altitude, même en cabine pressurisée. Les compagnies aériennes imposent des périodes d’immobilité prolongées, souvent supérieures à six heures. Les recommandations médicales préconisent de marcher au moins toutes les deux heures, mais moins d’un passager sur cinq s’y conforme. L’impact cumulatif sur l’organisme reste largement sous-estimé, notamment pour les voyageurs réguliers.

Que se passe-t-il dans notre corps lors d’un vol long-courrier ?

À bord, le corps humain encaisse de véritables bouleversements physiologiques, imposés par la pression atmosphérique réduite des cabines. Dès les premières minutes de vol, la quantité d’oxygène disponible baisse sensiblement. Résultat : le sang peine à s’oxygéner, et certains passagers, plus sensibles, frôlent la hypoxie légère. Même sur un Paris-New York ou un Sydney-Londres, la pression à l’intérieur de l’avion est maintenue autour de 2 400 mètres d’altitude. Un ajustement imposé par la technique, mais loin d’être anodin, la fatigue s’installe plus vite sur ces traversées au long cours.

Un autre adversaire silencieux se cache dans l’air : la sécheresse. En cabine, l’humidité tombe sous la barre des 20 %. Muqueuses qui tirent, soif persistante, yeux irrités, la déshydratation s’invite dès les premières heures de vol. Personne n’y échappe : personnel navigant comme passagers ressentent ce climat aride entretenu par la ventilation.

L’immobilité prolongée s’ajoute au cocktail. Le sang circule moins bien, les jambes s’alourdissent, parfois gonflent. Sur un vol marathon comme Paris-Sydney, le corps doit suivre un rythme imposé, qui bouleverse le sommeil, bouscule la digestion et accélère parfois le cœur. L’horloge biologique, elle, perd le nord, déstabilisée par les changements de fuseaux horaires.

Pour mieux cerner ces effets, voici les principaux bouleversements en vol :

  • Hypoxie légère : diminution de l’oxygénation du sang
  • Déshydratation : muqueuses sèches, sensation de fatigue qui s’intensifie
  • Stase veineuse : jambes lourdes, risque d’œdèmes accru
  • Dérèglement du rythme circadien : troubles du sommeil, épuisement persistant

Fatigue, déshydratation, circulation sanguine : les principaux effets physiologiques à connaître

La fatigue s’installe vite sur les vols au long cours. La pression en cabine et la baisse d’oxygène imposent au corps un état de hypoxie légère, qui ralentit la réactivité, altère la concentration et attise l’irritabilité. S’ajoute le jet lag, ce décalage horaire qui dérègle la fameuse hormone du sommeil et fragmente les nuits.

La déshydratation s’ajoute au tableau. L’air sec extrait l’humidité de la peau et des muqueuses, provoquant inconfort et soif. De nombreux voyageurs sous-estiment leur besoin d’eau et finissent le vol plus déshydratés qu’ils ne l’imaginent. La régulation thermique s’en trouve perturbée et la sensation de fatigue s’aggrave. Chez les personnes atteintes de maladie pulmonaire obstructive chronique ou de sinusites, ces effets se font sentir plus durement.

La circulation sanguine est également mise à l’épreuve. Rester assis de longues heures, souvent dans des sièges étroits, ralentit le retour veineux. Les jambes gonflent, deviennent douloureuses. Pour certains, antécédents médicaux, chirurgie récente, grossesse, le risque de thrombose veineuse grimpe en flèche. Au-delà de quatre heures de vol, la formation de caillots n’est plus un phénomène rare. Les équipages y sont confrontés aussi, vigilants face à ces complications discrètes mais sérieuses.

Jeune femme reposant dans un siège d

Voyager plus sereinement : conseils pratiques pour préserver sa santé en avion

Quelques précautions simples permettent de réduire ces désagréments avant, pendant et après le vol. Voici les gestes à adopter pour préserver sa santé lorsqu’on prend l’avion :

  • Choisissez des vêtements souples et confortables pour éviter toute gêne à la circulation sanguine. Les bas de contention, conseillés sur les vols de plusieurs heures, préviennent efficacement la thrombose veineuse chez les personnes vulnérables.
  • Pensez à boire régulièrement. L’air sec de la cabine assèche à vitesse grand V. Préférez l’eau, en évitant l’alcool et le café, qui accélèrent la perte d’eau. Un verre d’eau chaque heure, même sans sensation de soif, aide à limiter la sécheresse et la fatigue liée à la déshydratation.
  • Bougez dès que possible : levez-vous, marchez dans l’allée, faites quelques mouvements de jambes et de chevilles. Ce réflexe simple réduit nettement le risque de jambes lourdes et de complications veineuses.
  • Pour les plus jeunes passagers ou les nourrissons, un avis médical avant un vol long est recommandé, surtout en cas de problème de santé connu. Les compagnies sont équipées pour gérer la plupart des incidents courants, et le personnel de bord est formé pour intervenir rapidement avant la prise en charge par le personnel médical au sol.
  • Adaptez-vous aux recommandations sanitaires du moment. Les épisodes récents de covid-19 ou les alertes comme la variole du singe rappellent l’utilité des gestes barrières, du lavage des mains et du port du masque, en vol comme lors des escales.

Le ciel n’a jamais été aussi accessible, mais chaque vol long-courrier se paie d’un prix invisible : celui que le corps règle, en silence, à chaque atterrissage. Alors, à la prochaine traversée, saurez-vous écouter les signaux que votre organisme tente de vous envoyer ?

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